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Light up the night with your fiercy gaze, I won't forget your face || Ashton Crow

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Lun 22 Jan - 8:30
Ashton Crow
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Messages : 37
Date de naissance : 16/06/1998
Date d'inscription : 23/10/2022
Age : 25
Ashton Crow

Ashton Crow

How long will I be able to keep up the act.
  • Age:
    22 ans dans ce corps
  • Sexe:
    Masculin
  • Origine:
    ataraxien
  • Race:
    Ange
  • Affinité Magique:
    Ancienne
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Pouvoir : Souvenirs en Bouteille

Description
Permets de prendre possession d'une enveloppe corporelle qui aurait dû mourir et de garder ses souvenirs.
Limites
Avec les souvenirs heureux ou époustouflants viennent les traumatismes, ainsi que la mort de chaque corps… C'est une forme de condamnation à devenir fou si vous n'êtes pas capable de le supporter, puis il semble que la vie n'ait plus aucun goût.
Contre coups
Aucun, c'est quelque chose qui n'est pas contrôlé.
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Ashton est un nom qu'il apprécie beaucoup, ça lui fait bizarre d'avoir un prénom après avoir été appelé Renard pendant toutes ces années.
Il continue de donner Renard comme premier prénom aux gens en qui il n'a pas confiance.
Il adore ce qui est épicé, mais ne le supporte pas.
Il n'est pas très doué pour voler, c'est sa première enveloppe corporelle avec des ailes, ça lui fait bizarre.
Il lui manque clairement une case, mais difficile de lui en vouloir.
Il a une fâcheuse tendance à chanter quand il s'ennuie ou pour se calmer.

Physique

On constate que Ashton est grand, légèrement musclé, un jeune homme dans la force de l'âge. Il n'est pas foncièrement plus grand que la majorité de la populace, mais avec son mètre quatre-vingt-dix, c'est sûr qu'il est tout de même bien gâté de ce côté-là. Il n'envie pas ceux qui sont plus grands que lui. Au contraire, il vous répondra avec désinvolture qu'il estime avoir la taille parfaite. Il est taillé en V, un V très prononcé de même, un corps athlétique qui semble bien entretenu. Un sourire éclatant, une peau albâtre, ses traits comme taillés dans la pierre… Des nuances de gris, accentuations de couleur rouge vif… Il est vrai qu'il ne laisse pas indifférent.

On remarque sa tête rousse dans la foule. Quand il se tourne, on peut mieux observer sa belle gueule. Ses sourcils tracent des lignes presque parfaites, lui offrant ainsi un panel d'émotions avec lesquelles il aime jouer. Ses paupières tombent légèrement sur elles-mêmes, Ashton possède ainsi ce que l'on appelle une double paupière. Lorsqu'elles s'ouvrent, elles dévoilent de grands yeux couleur saphir. D'un bleu profond, ourlé de reflets rappelant sans mal l'éclat du soleil effleurant l'océan et ils pétillent de malice. Souvent traversés d'éclairs de folie ou de mélancolie, ses iris azurés se révèlent très expressifs, complétant sans mal la partie supérieure de son visage.

La partie inférieure de sa face est traversée en son centre par son nez droit et long, légèrement pointu. Ses lèvres charnues, teintées d'un rose léger, rappellent sans mal la couleur des dragées. Si tant est que dans le cas présent, ces friandises s'étirent et se retroussent sur des dents parfaitement alignées. Leur teinte nacrée offre au sourire carnassier de Ash' un éclat terrifiant.

Ses mains sont grandes, ses doigts, longs et fins. Sa peau semble lisse, douce, on remarque qu'il prend soin de lui via celle-ci, on peut être un sauvage, mais proprement. Il est d'ailleurs commun de trouver un tube de nicotine entre ses doigts. La cigarette est un point important. En effet, ce point nous rappelle que cet ange, qui en sait plus qu'il n'en dit, au fond, est comme nous. Un être humain qui n'avait rien demandé à personne. On oublie assez souvent, à cause de ses grandes ailes, sa chevelure en bataille, ses manières d'un autre temps, qu'il n'est pas si éloigné que ça de vous et moi. Il apprécie juste de sombres vêtements raffinés, d'un style qui aujourd'hui est tombé en désuétude. Il s'accroche à une époque qui n'a pourtant pas l'air d'être la sienne. Ses ailes faisant généralement tache au milieu des humains, lui qui a autrefois fait partie intégrante de cette race.

Il n'y a pas grand-chose de plus à signaler sur l'enveloppe corporelle de Ash', si on omet une longue cicatrice sur l'avant-bras droit. Si on a la chance… Ou la malchance, d'observer le rouquin torse nu, on peut aussi constater de profondes stries qui sont cicatrisées sans jamais s'effacer complètement sur sa peau. Celles-ci tracent des lignes près de ses abdos, courant jusqu'au niveau de sa hanche droite, une croix au niveau de sa clavicule et son épaule. On en trouve aussi, plus éparses et plus petites, dans son dos. Ce sont des marques du passé, bien sûr, il ne porte pas toutes les cicatrices de ses précédentes vies.

On peut tout de même citer que ce corps dans lequel son esprit s’est logé est doté de grandes paires ailes, présentes au nombre de trois. Celles-ci portent des plumes blanches et grises dont les rémiges primaires et secondaires portent des accentuations bleues ainsi que des motifs noirs. Elles sont relativement encombrantes et il n’a pas été habituée dans ses autres vies à porter ces lourds tas de plumes. Il a encore du mal à voler avec, mais il fait de son mieux.

Si quelqu'un pose sa main sur le cœur d'Ashton en puisant dans les flux magiques, il peut voir un lotus se dessiner brièvement sur sa peau. Ceci dit, comme le pouvoir du rouquin est plutôt passif, seule sa mort, ainsi que lorsqu'il puise profondément dans sa mémoire, activent son don et donc, la manifestation de cette marque.

Personnalité

La psyché d’un individu peut être très dérangée. Prenons pour exemple la plupart des criminels dont le nom fait le tour des mers et des terres, c’est bien souvent ceux-ci qui nous viennent à l’esprit lorsque l’on pense à quelqu’un de foncièrement fou ou mauvais. Bien sûr, chacun de ces noms à sa propre façon d’être maléfique. Ceci dit. Ce qui est bien fréquemment oublié, c’est un autre type d’être que l’on classe dans les gens à ne pas fréquenter. Vous savez, ces êtres abjects qui sont au-dessus des lois, qui ne se préoccupent pas de ce que peuvent penser leurs semblables, la réponse est bien généralement qu’ils ont leurs propres codes de conduite.

Pourquoi diable Ashton se classerait-il dans cette catégorie ? Parce que contrairement à vous, il a fini par comprendre qu'il était coincé dans ce monde pourri. Ce monde à chier, voué à changer de corps et à traverser les époques. Non, il n'est pas immortel, loin de là. Il a juste cette étrange capacité de se souvenir de tout. Juste parce que son lui d'hier, cet abruti fini, a voulu se souvenir d'un truc qu'il avait oublié. Vous savez ce que c'est con un esprit ? Cela vous prend au pied de la lettre et au lieu d'avoir un pouvoir stylé genre lancer des sorts de feu ou doucher quelqu'un qui vous fait chier avec un bon vieux torrent d'eau. Bah non, au loto, tu tires un pouvoir comme ça.

Oui, Ash' déteste son don. Les mages qui se réincarnent sont officiellement éteints, seul subsiste lui. Peut-être parce qu'il voue une profonde haine à l'esprit de l'avoir ramené dans ce cercle infernal. Le dernier lui, avant de se souvenir, avait souri. Et il s'en souvient. Il avait dit à son compagnon de guerre que la magie ne circulait plus dans son corps. Que c'était enfin fini. Et ce foutu esprit a relancé le cycle ! Il a eu le culot de lui redonner une magie dont il ne voulait plus ! Il avait enfin été libéré de cette folie, pouvait enfin vivre comme un humain normal… Enfin, un ange. Mais non. Ce foutu esprit gâche tout.

Ashton hait les humains, pas seulement eux d’ailleurs, mais surtout eux, et ce, du plus profond de son cœur, il s'estime donc supérieur à eux. Entre manipulation et calculs, l’intelligence du rouquin n'est plus à prouver. De cette intelligence est née une confiance et cette confiance s'est mue une profonde arrogance, bordée de paranoïa. Il se peut notamment qu'il ne soit pas capable de voir sa propre bêtise tant il en est venu à être imbu de lui-même. Il faut dire qu'il ne voit que sa parfaite personne.

S'il est un fin calculateur qui place ses pions comme on joue aux échecs lorsqu’il fait l'effort d'être sérieux… Très vite, on se rend compte qu'il est bien trop fier pour reculer même si sa bêtise est avérée et que l'on lui met sous le nez… C'est là que son arrogance se mue en entêtement pur et simple. C'est amusant comme un raisonnement logique semble lui échapper, donnant l'impression qu'il est complètement con, puisqu'on a beau lui expliquer, il ne percute pas. Un génie de la bêtise, ou le roi des cons, nul ne sait si c'est l'un ou l'autre.

Ashton finit souvent par se créer des problèmes, bien sûr, il trouvera solution à ' ces problèmes '... Habituellement, la solution implique de la peinture rouge et des rires. C'est très rigolo de résoudre ses soucis. Je ne vois pas en quoi c'est problématique. Il est ce que l'on peut qualifier d'un aimant à ennuis. En même temps, vous vous attendiez à quoi ? Vous savez, la peinture ça détend énormément. Vous devriez essayer.

Bien sûr, lorsque l'on touche un point qui déplait à Ash' ou qu'il sent qu'il perd le contrôle de la situation, c'est là qu'il révèle sa vraie nature. Il y va sans aucune forme de retenue, c'est aussi là qu'il fait des erreurs, révélant par accident ses propres faiblesses. Tentant dans sa précipitation de gagner une joute verbale qu'il aurait pu remporter avec un peu de patience. Patience qu'il n'a pas, ou plus, sur l'instant. Il cogne et ensuite, il reprend la discussion. Même si l'on peut discerner les fissures, si on se fait péter la gueule, c'est moins évident de les exploiter. Après, vous pouvez lui tenir tête, peut-être pas dans ce corps aujourd'hui, mais dans un autre dans le futur. Vous ne vous souviendrez pas de lui, il aura trop changé, vous aurez trop changé, mais comme il hait Aelarhia dans son ensemble, sans distinctions, vous finirez irrémédiablement par être haïs de nouveau.

Ashton est vraiment bien trop déchiré par ce monde. Il en vient à ne plus faire confiance à personne, éternel parano, ayant été trahi des dizaines de fois, plusieurs fois dans certaines vies même, jusqu'à ce que la trahison soit mortelle. Qu'est-ce qu'un homme retient de ses vies précédentes ? Le malheur, la douleur, le désespoir, la haine et le goût amer de la défaite.

Il apprécie briser les formes de vie qu'il estime inférieures et à trouver tout stratagème lui permettant d'écraser quelqu’un, c'est un moyen pour lui de se venger du monde… Une simple joute verbale, un cri de douleur, le bruit des pleurs, l'accélération de la respiration, le cœur qui s'emballe, le choc des armes, les balles qui sifflent, les cris de guerre, la charge des cavaliers… Les gens normaux hurlent et se recroquevillent. Lui ? Il rigole, il s'esclaffe, il jubile ! Comme s'il était dans son élément, là, au centre d'un énième massacre, oui, là Ashton est à sa place. Ce qui le fait vibrer, c'est ce qu'il y a juste avant la mort, l'euphorie du combat. C'est réellement ça qu'il aime, le chemin qu'il y a avant la fin. C'est là qu'il a l'air bien vivant.

Et cela ne s'arrête pas juste à la souffrance d'autrui, on comprend là qu'il est précisément loin de ce que pourrait nous suggérer son apparence. Toujours là pour remuer les eaux troubles dans l'espoir qu'un gros poisson morde à l'hameçon. S'il se fait cogner, il n'en sera que plus extatique encore ! Il aime frapper, ou même se faire frapper, tant qu'il baigne dans la violence, c'est tout ce qui compte pour lui. Ceci dit, si son jouet casse trop vite, cela aura tendance à le faire bouder comme un enfant. Il faut que ses jouets soient un minimum résistants, quand même.

C'est un homme qui apprécie aussi se salir les mains, que ce soit maintenant ou auparavant, il ne s’est jamais renfrogné, même s’il devait faire des tâches salissantes. Cela vaut pour n'importe quel sens du terme, il a toujours été quelqu'un d'investi qui va au bout des choses. Ce n'est pas parce qu'une chose n'est pas convenable ou peu reluisante, qu'il ne faut pas la faire. Et il est d'ailleurs encore moins regardant désormais.

Risque mortel ? Il prendra tout de même la mission sans rechigner. Pourquoi ? Puisqu'il mourra, puis renaîtra, commencera à se construire de nouveau, sera détruit par ces divers passés, bien trop lourd à porter pour rester sain d'esprit. Et le cycle continuera jusqu'à ce qu'encore une fois, il parvienne à se défaire de la magie et qu'il ait le courage d'accepter sa fin définitive. Et oui, quand on est habitué à se souvenir, on en devient quelque peu égoïste. Désirant continuer de voir jusqu'où l'humanité peut être sombre.

Ne blâmez pas sa génitrice. Après tout, une mère n'a jamais pour but de faire naître un monstre. Ce cerveau dans lequel règne une tempête alimentée par la négativité de ses vies passées, cet enfant était pourtant un rayon de soleil lorsqu'il était ignorant.

Il reste des traces de cette personne qui étaient bien plus douces auparavant, des vestiges si parfaitement maquillés que l'on n’ose pas se risquer dans les abysses qui les précèdent. Il a créé ce gouffre, il l'a alimenté d'une eau noire pour cacher son cœur, l'atteindre sentimentalement est difficile. Il y a quelques clés. Si vous avez une façon de vous comporter particulière, vous pourriez soulever, ne serait-ce qu'un peu, les ténèbres qui l'enveloppent. Souvenirs, sensations d'un bonheur qu'il a perdu, quelque chose auquel il tient sans s'en rendre compte.

Si l'on peut imaginer l'amour au premier regard, ne pensez-vous pas qu'il existe un amour qui traverse le temps ? Comme une âme-sœur cherchant l'autre moitié de son cœur. C'était juste de ça dont il voulait se souvenir cet idiot, le nom d'une personne que l'on l'avait forcé à oublier. Une entité qui avait été capable de le forcer à commettre l'acte irréparable de désirer quelque chose de tout son cœur. Le poids de la trahison, de l'abandon à fait de lui ce qu'il est.

Il reste un espoir, l'espoir de le captiver, de faire de lui quelqu'un qui désirerait se souvenir de cette vie. Il pourrait jurer qu'il retrouverait la personne qu'il aime s'il venait à mourir, cependant, dans quel état cette personne sera lorsqu'il reviendra ? Cette forme d'éternité est surement la pire, se voir mourir, se voir revenir, mais ne pas savoir ce que sont devenus ses proches dans une précédente vie. Les souvenirs pèsent lourd sur les épaules de ce mortel voué à rejouer au jeu de la vie à perpétuité. Reste à savoir s'il trouvera un jour le repos.

Histoire

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Lun 22 Jan - 8:44
Ashton Crow
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Ashton Crow

 
Histoire

 

   
      Le commencement ? La fin ? Mon passé ? Ma vie ? Je ne peux qu'en rire, c'est peut-être pour ça que je griffonne dans ce foutu carnet, quel âge a-t-il ce putain de carnet ? Des années, c'est un miracle qu'il soit encore en état d'être utilisé. À chaque fois que je risque ma vie, je le cache, je le glisse dans un endroit que seules mes vies antérieures connaissent. À quoi cela sert d'écrire ce que l'on vit dans un carnet si on se souvient de tout me direz-vous ?

À ne pas devenir complètement fou ? Il est évident qu'avec autant de souvenirs, la pure folie nous guette, ne lui donnons pas des leviers supplémentaires pour opérer. Avoir cet objet qui paraît bien ridicule face à ma mémoire, c'est une bouée lancée en direction de la réalité. Un moyen d'accepter que je ne suis pas en train d'inventer des choses, montrer à mon moi de demain, que le moi d'hier a bien existé, que oui, il se souvient de ce moi qui étais là avant lui.

Il y a des portraits peints de mes vies antérieures. D'autres journaux, plus vieux encore que celui que je garde près de moi, sont cachées dans cet endroit que moi seul connais. Si je devais vous raconter ma vie dans son intégralité, je doute qu'une vie nous sois suffisante. J'ai vécu tant d'horreurs, j'ai aussi eu droit à quelques étincelles de bonheur, maigres flammèches balayées par les mauvais vents. Le fait de se réincarner n'a absolument aucun intérêt si on se souvient de tout. On se réincarne tous d'une certaine manière, aussi loin que je me souvienne, je suis le dernier de ceux qui gardent la mémoire. Inutile de m'applaudir, ça n'a absolument aucun côté glorieux.

Je connais ce monde qui est dans les récits de notre passé. J'ai vécu les heures les plus sombres de la magie et aussi les plus glorieuses. J'aurais aimé ne plus jamais être un mage. Si je devais raconter une vie qui m'a marquée. Ce serait la fin de ma dernière vie. Cette vie était l'ultime vie que j'ai eu lorsque le don que j'ai obtenu était encore très répandu. Enfin, nous n'étions peut-être qu'une dizaine. Les remplaçables, la chair à canon, cavalerie en première ligne, nos vies n'avaient pas autant de valeur que celle d'autres mages peus performants. Ceux qui sont littéralement en possession des souvenirs de vies qui ne leur appartiennent plus, ne sont pas importants. Ils reviendront de toute façon. Sous un autre nom, dans un autre corps, mais ce n'est pas la fin de leur existence. Après tout, il y a plein de personnes prêtes, volontairement ou non, à mourir pour nous donner leur corps.

La confrérie des éternels était ainsi. Une armée de quelques individus qu'ils pouvaient retrouver dès leur mort, ils n'ont pas besoin de les reformer, juste de leur donner un nouveau réceptacle, les instructions sont claires. Lorsqu'un membre revient à la vie, son obligation est de venir se présenter sous son nom de code. Moi ? Mon nom de code ? Renard. J'étais connu pour ma capacité à me tirer des mauvais pas par la ruse. J'étais très proche de Loup, l'enragé du champ de bataille, apaisé par la candeur de la nouvelle recrue, Mouton. Pour nous, avec nos noms de canidés, Mouton était bien trop pur pour ce genre de mission. Cependant, il était un éternel lui aussi. Un pion remplaçable.

Paon était comme lui au début, jusqu'à ce qu'il sombre dans la folie complète, hors d'état de combattre, son corps a été coupé de la magie. Lorsque le pion n'est plus utilisable, on l'abandonne et on le libère des souffrances de la vie. Mouton a perdu de cette pureté qu'il avait auparavant, mais comme l'a dit Hermine : Mouton reste le plus pur d'entre nous, comme de la fraîche poudreuse. Inconsciemment, nous voulions tous protéger Mouton des horreurs de ce monde. Nous avons perdu Lion à la dernière bataille. Il reviendra dans quelques jours, avec un nouveau corps, mais aussi ses tourments, ses douleurs et ses souvenirs.

« Es-tu triste, Renard ?
- Pourquoi le serais-je, Mouton ?
- Tu avais l'air attaché à Lion dans cette vie.
- Oui. Je le suis Mouton. Je suis attaché à chacun de vous, même si je ne l'avouerais jamais devant vous tous réunis.
- Tu es plus pur que tu le prétends, Renard.
- C'est toi qui vois de la neige sous les cendres des horreurs, Mouton.
- Interprète-le comme tu le souhaites, Renard. »

Mouton était loin d'être cette âme pure que l'on doit protéger, Mouton maintenait la cohésion du groupe. Chaque mort de nos compagnons nous rendait hiératiques, chaotiques, perdus. Nous sommes pourtant sûrs de les revoir, la séparation, pourtant temporaire, semble de plus en plus douloureuse à chaque fois que l’un de nous tombe. Ce n'est pas pour rien que cet être était à notre tête. Nous devions nous battre sans cesse. Je me souviendrai toujours, de ce moment où j'ai eu l'espoir d'être libéré. La guerre magique venait de prendre fin. Dans cette vie, j'étais aux portes d'une glorieuse mort. Pour un guerrier, quoi de mieux que de mourir sur le champ de bataille en compagnie du bataillon auquel j’appartiens pour une cause qui vaut bien le prix de nos vies ?

« Renard ! Reste en vie je t'en supplie !
- Voyons, Loup... Ne me demande pas de rester... Toi... Toi, plus qu'aucun autre... Tu sais à quel point j'aspire à rejoindre un repos éternel...
- Renard ! Tu n'as pas le droit de mourir maintenant ! La magie... La magie n'est plus dans celle lande ! Si tu meurs… Si tu meurs, je–. »

Sa voix s’étrangle dans sa gorge, entre hémoglobine et sanglots. Je relève les yeux, fixant son regard emplit d’une profonde terreur. Je lève douloureuse la main, venant tacher son visage anguleux de mon précieux liquide vital. Nous sommes deux guerriers, les deux seuls encore debout… Enfin, debout, c'est un bien grand mot. Je suis aux portes de la mort et Loup doit être dans une souffrance terrible. Maintenir un semblant de conscience pour lui offrir un moyen d’être rassuré pour, comme moi, mourir en paix… Je l’attire à moi du mieux que je peux. Ma voix, rauque, hachée par la douleur, s’échappe difficilement de mes lèvres sèches.

« Shhh... Loup… Je sais… Si je meurs ici. Je ne reviendrai pas... Je ne me souviendrai pas..
- Ne m'oublie pas ! Renard ! Je t'en prie... Ne m'oublie pas ! Tu n'as pas le droit...
- C'est ainsi que la vie est faite, Loup. C'est la fin des éternels, regarde-toi Loup. »


Les hurlements de Loup étaient déchirants, alors que l'hémoglobine se répandait hors de son corps autant que le mien. Poisseux de sang, Loup s’est lové contre mon torse, certainement extrêmement peu confortable. Est-ce qu’il s’intéresse de savoir si serrer un homme du peu de force qu’il lui reste, tous deux presque à l’état de cadavre, est douillet ? Les autres humains, ceux qui ne retiennent pas les horreurs qu’ils subissent d’une vie à l’autre, apprendront que la guerre a détruit le flux magique de la lande. La face de cette partie du monde est à jamais changée. Saturée par les combats, le monde plie le genou et tous les Éternels ont été coupés des veines enchantées, ils sont tous morts. Cette fois, ils ne se souviendront plus, après une ultime bataille pour laquelle ils ont brillé un ultime moment, ils sont libres. Une belle fin à ces horreurs.

***

J'ai toujours feint l'ignorance quant aux sentiments que Loup cultivait envers moi. Si jamais je devais mourir, j'aurais préféré que cela soit Mouton qui lui apprenne, que Loup ne me voit pas dans cet état-là. Ironiquement, le sort se moque toujours de nous. Il n'a que faire de nos préférences. Il ne fait qu'à sa propre convenance. Ce que j'ai redouté est arrivé, je suis mort paisiblement dans les bras de l'être qui m'aura aimé au-delà des réincarnations. Aurais-je dû l'aimer en retour ? Cela aurait été la justice des choses, n'est-ce pas ? Ne l'aimais-je pas finalement ?

Si je devais éprouver un regret envers Loup, c'est de l'avoir laissé espérer, l'avoir laissé s'enfermer dans ces sentiments doucereux à mon égard. Des sentiments que je ne méritais pas. Mouton avait tort. S'il y a quelqu'un qui était bien pur que le laissait suggérer ses agissements, c'est bien Loup. Loup était une âme bien plus pure que toutes celles qui furent emprisonnées dans cette spirale infernale. Lorsque je viendrai à rencontrer Loup à nouveau, comment réagirai-je ? Cela a-t-il une importance dans l'éventualité où Loup ne me reconnaît pas ? Non, cela n'en a pas. J'espère simplement que je serai le seul à me souvenir.

Je suis mort, définitivement. Du moins, Renard était mort. J'allais renaître, sans jamais me souvenir de tout cela. C'est ainsi que j'ai clos ce chapitre oppressant de ma vie. Si j'avais su que j'allais retomber dans ce cercle infernal à peine deux cycles plus tard, je ne me serai pas donné tout ce mal. La magie était en train de renaître et cet esprit m'a accordé un souhait. Oui, je dis que c'est la faute du moi d'avant. Cependant, ce moi d'avant, c'est le moi de cette vie, l'ignorant qui a vécu jusqu'à peu sans se souvenir. Pourquoi ai-je voulu me souvenir ? À la fin, personne ne m'a forcé à oublier quelqu'un. J'avais simplement, ces images rémanentes, hantant mes cauchemars, la suffocante impression d'être au bord de la mort. Dans l'étreinte chaleureuse d'une personne désemparée.

Ses traits flous étaient déformés par l'imprécis, normalement, un humain n'accède pas aux résidus de sa mémoire antérieure. Toutefois, j'ai vécu tant de vies en me souvenant de tout, j'ai répondu à ce reflet de mes cauchemars. Lui hurlant que je ne voulais pas oublier, que je désirais me souvenir. La douleur qui en a suivit était d'une infamie sans nom. Comme si on déroulait une chronologie, de gens qui m'étaient familiers sans l'être. Le sentiment de délivrance... Puis la culpabilité. La profonde culpabilité d'avoir désiré à ce point ne pas oublier. Loup... Loup qui avait hurlé de ne pas l'oublier avait réussi à traverser le tissu fin et complexe de la vie.

Si je ne pouvais pas déterminer que c'était Loup avant que mes souvenirs me soient rendus comme un ouragan… Il était clair après ça que c'était de Loup dont j'avais voulu me souvenir de tout mon être. La culpabilité n'a fait que me ronger un peu plus. Les éternels ne sont plus, ils ont été supprimés dans cette lande, le bataillon de légende est mort dans cet endroit où, la magie ne pouvait plus du tout circuler. La terre gorgée de sang et dévastée par les sorts... Je sais aussi, Loup n'a pas survécu dans cette plaine. Nous étions tous morts ou mortellement blessés.

Il est miraculeux que j'ai survécu assez longtemps pour parler une dernière fois avec Loup. Miraculeux que Loup ait été capable de traîner son corps jusqu'au mien et de hurler malgré le sang qui affluait de sa bouche. Le liquide vital s'échappait telle une rivière pourpre des lèvres pâles de cet être au comble du désespoir.

Les corps sans vie, dans cette zone où la guerre a violemment fait rage, s'il y avait aussi la dépouille de simples mages, les éternels étaient tous là, aucun ne manquait à l'appel. Ils étaient censés être éternellement morts. Je porte donc leur légende dans ma mémoire. On a préféré les cacher, autant que possible. Un bataillon d'êtres qui se souviennent de leurs vies antérieures ? Une anomalie qu'il ne faut surtout pas révéler.

Finalement, c'était un secret pour protéger les membres, qui voudrait que son enfant soit de la chair à canon pour la guerre ? C'était aussi pour protéger nos supérieurs d'un retour de flammes en apprenant des expériences magiques pareilles, qui plus est qui ont réussi. Si nous avions des noms d'animaux, c'était pour éviter plusieurs choses aussi : Devoir prouver notre identité, devoir apprendre la nouvelle identité de nos comparses.

On fêtait le retour de chaque membre de manière insouciante. Nous nous aimions tous d'une façon si fraternelle que je suis sûr que beaucoup nous enviaient. Comment ne pas envier un groupe de jeunes gens, de race, de genres... Tous était différents, pourtant l'image que l'on renvoyait, c'était des liens plus forts que tout.

Aujourd'hui, il n'y a plus que moi. Le rusé Renard qui fini toujours seul à la fin. Ce fripon de Renard qui porte culpabilité et le poids du passé sur ses épaules. Non, Mouton ne se souvient plus, son sourire ne viendra pas réchauffer mon cœur. Hermine n'amènera plus un café serré pour partager quelques bons souvenirs et maintenir ma santé mentale. Lion ne sera pas là pour faire des blagues stupides et ainsi que les rires de tout le monde résonnent ici. Corbeau, Colombe et Harpie, les trois qui restaient en retrait sans un mot, qui étaient une oreille attentive lorsque ça n'allait pas, ne seront pas là demain pour m'entendre geindre.

Par-dessus tout... Loup. Loup ne sera plus là pour m'aimer. Loup ne m'aimera plus jamais comme son âme m'a aimé. Même si je retrouvais Loup, ça ne serait plus comme avant. Loup reste une âme aussi belle qu'avant. Une âme libérée du fardeau que représente le poids du passé. L'esprit semble n'accorder chaque magie qu'une fois si j'en crois les registres de Sapheris où je suis allé en secret, la capuche sur ma tête... Bien sûr, cacher mes ailes était compliqué malgré une très longue cape bleue nuit. En apprenant mon existence, ils paraissaient tous choqués. Il fallait bien qu’ils aient conscience que j’existe. Ils avaient surement un livre perdu quelque part sur l'histoire sombre de ce bataillon auquel j'ai appartenu. Un livre qui ressemblait plus à une fable, un horrible bataillon, une confrérie qui n'aurait jamais dû voir le jour.

Finalement, je peux l'admettre. Loup, qui me comprenait, que je comprenais, était une âme pure, profondément mêlée à mon âme ténébreuse, rongée en silence par la paranoïa et la folie. On ne doit jamais montrer comme on souffre, on aurait subi le même sort que Paon. Même si Paon était un membre que l'on chérissait tout autant que les autres, nous avons fait notre deuil. Notre douloureux deuil de perdre quelqu'un qui nous est cher.

J'ai décidé de composer des balades pour chacun d'entre eux. J'ai décidé de me souvenir tout, de tout garder, de souffrir du passé, mais de rester suffisamment sain d'esprit pour porter à jamais, du moins essayer de porter, le souvenir de ceux qui m'ont plus profondément aimé qu'aucun être m'aimera jamais. Suis-je pessimiste ? Il paraît que l'amour que peuvent porter certaines personnes est plus beau qu'aucun autre, il traverse le temps et l'espace, transcende les réalités. Peut-être qu'inconsciemment je retrouverai Loup... Certainement l'espoir que l'âme de Loup m'aime d'elle-même autant que dans ses vies antérieures semble égoïste ?

Un espoir parait mieux que de complètement sombrer. Sans le savoir, Loup reste ma bouée de sauvetage pour ne pas tout simplement tourner fou. J'espère sincèrement que Loup, où que son âme soit, s'avère heureux. Que ce soit un homme, une femme, un démon ou un ange... J'espère que sa vie est pavée de bonheur.

Allons, allons, je dois sécher mes larmes, ce n'est pas digne d'un guerrier de se briser ainsi en espérant le bonheur d'un amour dont on réalise l'existence que bien trop tard. Un homme qui se brise en ressassant ses regrets. Il vaut mieux que Loup ne sache pas jusqu'à la fin des temps. Je ne m'attacherai pas à quelqu'un, car si moi, je peux traverser les vies et me souvenir, être marqué par chacune d'entre elles. Eux, ils ne le peuvent pas. Observons comment le monde va évoluer, ce que vont devenir ces arrogants humains qui se sont battus jusqu'à annihiler leurs propres atouts et détruire des existences qui n'avaient, pourtant, rien demandé.

Je vous épargne les fois où nous avons essayé de faire confiance à certains humains, tenté en vain d'être comme tout le monde, nous avons simplement été trahis. Le nombre de fois où nous avons espéré que les plans se passent sans accrocs et que l'on n'ait pas à subir la douleur de perdre l'un d’entre nous. Chaque mort était douloureuse, plus encore que la précédente. On avait tous peur au fond, peur de se retrouver seuls, abandonnés, que nos camarades ne reviennent pas.

Heureusement, jusqu'à cette fameuse bataille, la magie a semblé couler dans nos veines et le rituel qui a débuté tout cela a été brûlé, les mages qui l'ont fait, tous exécutés. Leur particularité à ces mages ? Ils ont été dépêchés sur ce projet, car ils n'avaient plus rien : Plus de famille à laquelle se rattacher, plus d'amis, plus d'espoir. Certains étaient des criminels, d'autres de simples âmes perdues. Ils ont exécuté les ordres, réalisé les rituels, puis ont été eux-mêmes exécutés. Sans aucun espoir de connaître la chaleur d'un foyer dans lequel rentrer. Ni la douceur d'une famille ou d'amis qui auraient attendu notre retour. Le nom sous lequel ce type de mages était connu fait frissonner tous les continents : Les mages noirs.

On pourrait croire que je suis aigri à force de vivre de multiples vies, mais c'est faux. Je souhaite continuer paisiblement ma vie, sans m'inquiéter de ce que peuvent penser les gens. Je me demande souvent si continuer à vivre et être heureux est quelque chose d'envisageable. Après autant de temps passé, autant d'évènements auxquels j'ai pu assister. Est-ce qu'il y a quelque chose en ce monde qui peut encore me faire vibrer ? Tiens ça me rappelle cette vie, celle-là était plus calme que les autres, nous vivions tous ensemble, nous les membres de la confrérie des éternels.

***


« Renard !
- Ah.. Loup.
- Je t'ai cherchée partout ! Pourquoi es-tu ici au lieu d'être dans le salon à lire ces livres que tu aimes tant ?
- Voyons Loup, tu sais bien que j'ai lu tous les livres à notre disposition.
- Et alors ! Tu aurais pu me faire la lecture... J'aime tant t'entendre lire les lignes de ces vieux bouquins.
- Loup, tu en connais le contenu par cœur toi aussi.
- Rah ! Renard, tu ne comprends décidément pas la subtilité !
- Que.. Quoi ?
- Je veux passer du temps avec toi, imbécile.
- Loup, tu sais bien que Mouton est de bien meilleure compagnie que n'importe qui d'autre.
- Mais Mouton n'est pas toi. »

Sa moue boudeuse, son air contrarié alors qu'il s'assoit avec moi sur l'herbe. Loup était un homme dans cette vie, moi une femme. Un spectateur extérieur aurait pu imaginer que nous étions un couple profitant des rayons du soleil. Il n'en était rien de cela, tandis que moi je voulais profiter de ce moment de paix, Loup, lui, souhaitait trouver un moyen de captiver mon attention. Il appréciait, dans toutes ses vies que celle-ci soit portée sur lui. Je lui offrais innocemment mon temps dans mes premières vies. Inconscient de la portée de mes actes. Inconscient de ces sentiments enfouis auprès de moi.

Vous savez. Lorsque quelqu'un meurt, on considère que sa vie est terminée. Ceci dit, puisque l'on se réincarne tous d'une façon ou d'une autre... Lorsque l'on revient à nous-mêmes, submergés par nos souvenirs. On comprend enfin, que la véritable mort, est celle de n'avoir jamais existé. Retomber dans l'ignorance signifierait oublier mes compagnons. Qu'est-ce qui me dit, qu'encore une fois, la mémoire d'une phrase, d'un cri de l'un de mes compagnons ne traversera pas une nouvelle fois mes cauchemars. Il n'y a rien de plus horrible que de posséder une pièce d'un puzzle dont on n'a pas le reste de la boîte.

Si je hais profondément l'esprit d'avoir accédé à ma requête, ceci dit, ironiquement, aujourd'hui, je ne veux pas supprimer ces souvenirs auxquels j'ai accès. Je dois faire attention à mes fréquentations. Qui sait... Quelqu'un pourrait me torturer pour pouvoir entendre l'histoire du monde. Fort heureusement, je n'ai pas été curieux à ce sujet. Je voulais surtout en savoir plus, au cours de mes rêves, sur mes compagnons d'infortune. Je comprends bien pourquoi nous étions un groupe. Le fait que nous étions plusieurs à cette époque nous évitait de tourner fous, ou du moins cela réduisait les risques. Nous avons bien vu Paon être rongé par la négativité et nous prouver le contraire. Cette dernière mort, avant ma vie d’aujourd’hui, a été la plus déstabilisante.

Maintenant que je suis seul, suis-je à l'abri de la folie ? Puis-je vivre parmi les humains ? Parmi les anges ? Non… Eux, ils connaissaient surement la personne dont j’ai pris le visage, personne qui est censée être morte d’ailleurs… Il vaut mieux les éviter… De toute façon, les rumeurs que j’ai entendues sur les Séraphins ne sont pas les plus belles, elles ne correspondent pas à ma façon de penser.

Je ne suis pas la personne qu’ils ont connue et je ne veux pas l’être. J’ai pris soin de ne pas prendre l’identité qui avait été donnée à ce corps, mélangeant deux de mes anciennes identités civiles pour en créer une nouvelle : Ashton Crow. Ashton Bright et Elizabeth Crow, deux identités qui m’avaient été fabriquées lorsque j’étais encore un éternel.

La première chose que j'ai faite, c'est me renseigner sur mon don et sur la possibilité que mes compagnons soient encore, eux aussi, piégés dans cette spirale. J'ai appris que la guerre durant laquelle nous avons été décimés, lors d'une des batailles les plus violentes, a pris fin. Nous avons donné nos vies, mais tout est arrivé à son terme. C'était, certes, plusieurs décennies après notre sacrifice, mais ces horreurs-là étaient arrivées à leur terme.

J'ai donc vécu plusieurs autres vies avant d'entamer celle où j'ai fini par retrouver mes souvenirs, les précédentes vies étaient simples, dans des endroits reculés, épargnés en apparence par la guerre. S'il n'y avait pas de batailles, je suis tantôt mort de faim, tantôt dévoré par un monstre, tantôt humain, tantôt d’une autre race. Le monde ne s'avère finalement sûr nulle part. Il y a toujours quelque chose qui vient pour détruire ce qui aurait pu être une petite vie tranquille. Pourtant, c'était des chapitres d'insouciance, une insouciance que je n'ai pas pu avoir pendant une bonne partie de mon existence.

Mes compagnons me manquent, ce serait mentir de dire le contraire. J'aurais pu m'en retrouver facilement, avoir de nouveau ce sentiment d'appartenance à un groupe. Cependant, ne serait-ce pas là une vaste blague ? Une mascarade qui finirait mal d'une façon ou d'une autre ? Suis-je devenu trop paranoïaque ? La nature humaine m'effraie surement bien plus que de raison. Lorsque l'on a été un outil, il est difficile de se dire que l'humanité s'avère suffisamment pure pour nous accompagner. Je suis devenu insensible à ce que je trouvais charmant autrefois. Cela s’applique d’ailleurs à la plupart des êtres humanoïdes. Je ne veux plus être lié à une personne qu’elle soit humaine ou non. Si le lien n’était pas négatif, il finirait par me dévaster lorsque, d’une manière ou d’une autre, cela prendrait fin.

Au moins, dans ce corps, je découvre quelque chose de nouveau. La sensation de voler. Bon… Je suis vraiment pas adroit… Pour dire plutôt mauvais, je suis spécialiste du gaufrage en règle ! Vous savez… Se prendre les ailes dans les arbres, c'est tout un art ! Il m’arrive de devoir appliquer un onguent et bander l’une de mes ailes pour empêcher un mouvement brusque et l’abîmer encore plus… C’est beau, c’est une superbe sensation de s’envoler… Par contre, franchement, j’aurais apprécié avoir un mode d’emploi pour attirer sans avoir l’impression que je vais me tuer tout seul.

Homme, femme, monstres... Plus rien ne me fais vibrer. J'aurais aimé retrouver Loup. J'ai abandonné l'idée bien plus vite qu'il n'y paraît. Que pourrais-je lui dire ? " Salut, c'est Renard, tu te souviens de moi ? Ah bah non, tu ne te souviens pas, je suis le seul connard coincé dans ce cycle infernal. Je ne suis pas fou ! Je t'assure, tu ne me connais pas, mais je te connais ! " Ah ha... Rien que d'y penser, j'ai l'air d’un con fini.

Il est mieux que je me tienne à distance, que je n'essaie pas de remuer le passé nauséabond. Si jamais je retrouvais Loup, ce serait par hasard, je ne chercherais pas à lui faire comprendre à quel point son existence se révèle importante pour moi. Tant qu'il s'avère heureux, ça me va. Il ne faut pas courir après des sentiments oubliés, cela ne fait que meurtrir un peu plus les cœurs. Je chérirai nos souvenirs, seul, me noyant dans ma propre culpabilité sans jamais rien avouer. Peut-être par orgueil, je resterais un peu à ses côtés, pour assouvir mon besoin d’être auprès de cette personne. Un besoin que, comme beaucoup de choses, j’ai réalisé trop tard.
   
 

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Lun 22 Jan - 9:56
Ashton Crow
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